Groupe de travail Social Impact Crises (GT SIC): bilan 2023
Bien que l’année 2023 ait été relativement stable sur le plan social et de l’emploi par rapport aux années précédentes, elle a aussi été marquée par une inflation plus faible, mais toujours relativement élevée, une pénurie de main-d’œuvre, un nombre important de bénéficiaires du revenu d’intégration et la crise persistante des réfugiés ukrainiens. Ce sont là les conclusions du Groupe de travail Social Impact Crises (GT SIC), un groupe de travail constitué de divers organismes publics fédéraux qui suivent la situation sociale et économique actuelle dans différents domaines en Belgique. Entre-temps, toutes les données pertinentes sont disponibles, ce qui nous permet de fournir un aperçu complet de 2023.
La croissance économique a ralenti à 1,5 % en 2023 et a été principalement portée par la demande intérieure, en particulier par la consommation des particuliers et par les investissements des entreprises. Toutefois, le coût de la vie a continué à augmenter globalement en 2023. En effet, l’inflation annuelle est restée forte en 2023, autour de 4,1 % en moyenne, par rapport à une moyenne de 9,6 % en 2022. Avec toutefois des différences selon les catégories de produits. Ainsi, les prix de l’énergie ont baissé, tandis que l’inflation sur les denrées alimentaires s’est maintenue à un niveau élevé. Bien que cette forte inflation ait été ressentie par tous, il est probable que les groupes socialement plus vulnérables aient été plus durement touchés. Les chiffres de la pauvreté basés sur l’EU-SILC 2023, bien que se référant aux revenus de 2022, ont diminué par rapport à l'année précédente. Plusieurs indicateurs relatifs à la pauvreté subjective sont également restés globalement stables au cours de 2023, mais avec, là aussi, de fortes différences selon les catégories de revenus.
Malgré des chiffres favorables en matière de pauvreté, le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration a continué de grimper en 2023. Les chiffres provisoires jusqu’en décembre 2023 font état d’un niveau très élevé d’environ 162 600 bénéficiaires. Le nombre de bénéficiaires d’un équivalent du revenu d’intégration est resté stable, avec un chiffre provisoire d’environ 32 400 personnes jusqu’en décembre 2023. Les demandes d’aide sociale et de services sociaux ont montré une stabilité en 2023, avec 304 100 demandes d'aide en décembre 2023, contre 295 500 en janvier de la même année (chiffres jusqu'en décembre 2023).
La crise des réfugiés ukrainiens s’est également poursuivie en 2023. Bien que le flux de réfugiés entrant en Belgique en provenance d’Ukraine ait baissé en 2023 par rapport à 2022, une bonne intégration de cette population reste importante étant donné que le conflit persiste. La part de personnes occupées au sein de ce groupe a augmenté en 2023, mais la part totale reste limitée. En outre, il pourrait davantage s’agir d’emplois temporaires et/ou à temps partiel que d’une sortie structurelle vers le travail, car l’augmentation du nombre de personnes occupées ne se traduit pas par une diminution du nombre de bénéficiaires d’un équivalent du revenu d’intégration (estimé à 20.100 en décembre 2023) au sein de ce groupe.
Par ailleurs, après la nette reprise du marché du travail en 2021 et au début 2022, l’année 2023 a surtout été une année de stabilité sur le plan de l’emploi. En 2023, 72,1% des 20 à 64 ans avaient un emploi, contre 71,9% en 2022. Le taux de chômage est resté stable à 5,6%. Le chômage temporaire s’est lui aussi globalement maintenu à son niveau d’avant la crise, en moyenne 121 127 paiements par mois (ou unités physiques). Bien que les fortes précipitations à différentes périodes aient notamment entraîné un recours accru au système de chômage temporaire dans les secteurs touchés. Le marché du travail est néanmoins resté tendu en 2023. En effet, le taux de vacance d’emploi est resté globalement stable, à un niveau sensiblement élevé d’environ 4,6 % en moyenne en 2023.
Enfin, les inégalités entre différents groupes sociaux restent visibles. Par ailleurs, un certain nombre de défis socio-économiques structurels tels que l’augmentation du taux d’emploi, la pénurie de main-d’œuvre, le grand nombre de bénéficiaires de l’assistance sociale, l’efficacité des prestations sociales pour les personnes inoccupées, etc. restent également des sujets de préoccupation.
De plus amples informations sont disponibles sur la page web du GT SIC.