Analyse de l’évolution de la situation sociale et de la protection sociale en Belgique

Le SPF Sécurité Sociale réalise chaque année une analyse de l’évolution de la situation sociale et de la protection sociale en Belgique sur base d’un certains nombres d’indicateurs sociaux. Nombreux d’entre eux sont des indicateurs européens issus de la base de donnée d’EUROSTAT, notamment basés sur les enquêtes EU-SILC et LFS, mais nous utilisons également diverses données statistiques nationales.

Cette analyse est menée principalement afin de contextualiser et soutenir le monitoring de l’objectif de réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale inscrit dans la stratégie européenne 2020, notamment dans le cadre du Programme national de Réformes.

Principales conclusions de l’analyse 2017

Il ressort de la l’analyse la plus récente, publiée en juin 2017, que la situation sociale globale semble rester plutôt stable ces dernières années en Belgique. Le risque de pauvreté pour l’ensemble de la population est resté globalement au même niveau (15,5%) selon l'enquête EU-SILC 2016. De même, les niveaux et les inégalités de revenus restent stables. Toutefois, sous cette tendance générale, se cache une divergence croissante entre les personnes avec un haut niveau d’éducation et le reste de la population. L’écart socio-économique entre les personnes avec un haut niveau d’éducation et le reste de la population croît et la pauvreté augmente au sein de la population d’âge active. Concrètement :

Le risque de pauvreté des personnes âgées reste stable : Pour les âgés (65+), selon les derniers chiffres de 2016, le taux de pauvreté reste stable par rapport à 2015, après des diminutions continues les années précédentes.  Il se situe désormais au même niveau que le taux de la population totale.

Le risque de pauvreté croît pour les personnes sans diplôme du niveau de l’enseignement supérieur : Au sein de la population d’âge active, les chiffres montrent une légère hausse du taux de pauvreté depuis 2010. L’écart se creuse entre les personnes avec un faible niveau d’éducation et les personnes avec un niveau d’éducation supérieur. Il est également à noter que l’écart de risque de pauvreté entre les personnes avec un niveau d’éducation “moyen” (c’est-à-dire avec au mieux un diplôme de secondaire supérieur) et les personnes avec un niveau d’éducation supérieur est aussi conséquent. L’augmentation du risque de pauvreté se situe exclusivement parmi les locataires, qui globalement ont un profil socio-économique plus faible. Parmi les personnes aux revenus les plus bas, le pourcentage de personnes postposant des soins de santé continue à augmenter.   

L’accès à l’emploi et l’adéquation des allocations sociales restent un défi majeur : Le taux d’emploi des personnes avec un faible niveau d’éducation s’est stabilisé entre 2015 et 2016, après une diminution les années précédentes, alors que le taux d’emploi a légèrement augmenté pour les autres groupes. L’adéquation des prestations sociales a augmenté pour les personnes âgées mais a diminué pour la population d’âge active. 

Quelques chiffres marquants de l’analyse 2017

Risque de pauvreté stabilisé à un niveau plus bas pour les âgés (65+) : le risque de pauvreté pour les personnes âgées est passé de 21,4% à 15,2% entre 2005 et 2015.  Entre 2015 en 2016 , il est resté stable (15,4% en 2016). 

Ecart de revenu croissant au sein de la population d’âge active : Le rapport entre le revenu (médian)  des ménages à faible niveau d’éducation et celui des personnes avec un niveau d’éducation supérieur a diminué, passant de 66% à 57%, entre 2005 et 2016.  Le rapport entre le revenu (médian)  des ménages avec un niveau d’éducation « moyen » et celui des personnes avec un niveau d’éducation supérieur s’élève lui à 76% en 2016, en légère diminution par rapport à 2013 (79%)

Ecart de risque de pauvreté croissant au sein de la population d’âge active : Le risque de pauvreté des personnes avec un faible niveau d’éducation a augmenté entre 2005 en 2016, passant de 19% à 31%. Le taux de pauvreté des personnes avec un niveau d’éducation « moyen » a également augmenté ces dernières années, passant de 10% en 2010 à 15% en 2016.  Ces deux tendances se confirment dans les chiffres les plus récents.   Le taux de pauvreté des personnes avec un niveau d’éducation supérieur est bien plus bas et stable,  fluctuant entre 5% et 7% depuis 2005. Au total, le taux de pauvreté au sein de la population active a augmenté de 12,1% en 2010 à 14,7% en 2016.

Hausse des reports en soins de santé pour les revenus les plus bas : Parmi les 20% des ménages aux revenus les plus bas, le pourcentage de personnes ayant reporté des soins de santé est passé de  4,2% à 7,7% entre 2011 et 2016.

Graphique : Taux de pauvreté au sein de la population d’âge active (18-64), total et par niveau d’éducation (en %)

 

 

 

Contact

Pour de plus amples informations sur les indicateurs de protection sociale et d'inclusion sociale : veuillez prendre contact avec dgBeSoC-contact@minsoc.fed.be ou Rudi Van Dam (rudi.vandam@minsoc.fed.be) ou Sébastien Bastaits (sebastien.bastaits@minsoc.fed.be)

Publications

Analyse de l'évolution de la situation sociale et de la protection sociale en Belgique