Le risque de pauvreté au niveau le plus élevé depuis le début de la mesure EU-SILC : 16,4%

Le SPF Sécurité Sociale réalise chaque année une analyse de l’évolution de la situation sociale et de la protection sociale sur base des indicateurs sociaux européens.

Des enquêtes annuelles sur les revenus et les conditions de vie des citoyens (EU-SILC) sont menées dans l'UE depuis 2005. Il ressort des chiffres les plus récents que le risque de pauvreté en Belgique n'a jamais été aussi élevé. Une personne est menacée par le risque de pauvreté si elle gagne moins de 60% du revenu médian disponible en Belgique. Pour une personne isolée, le seuil de pauvreté belge en 2018 était de 1 187 euros par mois ; pour une famille de 2 adultes et 2 enfants, il était de 2 493 euros par mois.

Avant 2015, le risque de pauvreté est resté stable pour la population dans son ensemble, en raison de tendances divergentes pour différents groupes de population (par exemple, une amélioration pour les personnes âgées compense le risque accru de pauvreté chez les personnes avec un niveau d’enseignement faible).

Cependant, depuis 2015, il y a eu une augmentation relativement forte. Actuellement, 16,4% de la population a un revenu inférieur à 60% du revenu médian disponible en Belgique.

Il y a des différences marquées en fonction de l’âge, de la nationalité et de la région.

*  Le risque de pauvreté des personnes âgées (16,7%) augmente à nouveau depuis 2015, après une forte diminution. Cette évolution est cohérente avec le risque de pauvreté dans l‘ensemble de la population. Les revenus les plus bas parmi les personnes âgées continuent d’augmenter, cependant pas suffisamment pour leur permettre de passer au-dessus de seuil de pauvreté.

* Le risque de pauvreté parmi la population en âge de travailler (14,9%) s’est stabilisé en 2018, après des augmentations successives lors des années précédentes. Dans cette catégorie de population, l’écart entre les personnes avec un niveau d’enseignement faible et celles avec un niveau d’enseignement élevé continue de se creuser, tant en termes de taux d’emploi qu’en termes de risque de pauvreté.

* Après plusieurs années de variabilité sans tendances claires ni à la hausse ni à la baisse, le pourcentage d’enfants vivant dans un ménage en risque de pauvreté a fortement augmenté entre 2016 et 2018. Il s’élève aujourd’hui à 20,6%.

* Les nouveaux chiffres de 2018 confirment que la Belgique a pratiquement le plus grand risque de pauvreté de l’UE pour les personnes de nationalité hors UE (48.3%, soit 10% de plus que la moyenne UE).

* Il reste d’importantes différences entre les risques de pauvreté des différentes régions. Cette différence a augmenté aux cours des dernières années, en raison d’une augmentation en Wallonie et d’un niveau plutôt stable en Flandre. En Wallonie, le risque de pauvreté s’élève à 21,8%, soit plus du double de la Flandre (10,4%).

Lisez l'Analyse de l’évolution de la situation sociale et de la protection sociale en Belgique