Une Europe plus saine et plus inclusive

Communiqué de presse
31 janvier 2024

La Présidence belge du Conseil de l’Union européenne s’est penchée sur l’état mental des citoyens européens lors d’une conférence de haut niveau portant sur la santé mentale dans ses liens avec le travail. Réunis à Bruxelles ces 30 et 31 janvier, Commissaires, Ministres, Secrétaires d’Etat, partenaires sociaux européens et experts en santé et sécurité au travail ont discuté de la manière de soutenir la santé mentale des citoyens en œuvrant par la prévention à différents niveaux.

31 janvier – Le ministre des Affaires sociales et de la santé publique, Frank Vandenbroucke et le ministre des indépendants David Clarinval ont donné le coup d’envoi de cette deuxième journée de conférence autour du bien-être mental et le travail.

Au cours de cette journée, les partenaires sociaux européens et experts en santé et sécurité au travail ont exploré le comment adopter une approche intégrée de la prévention de l’incapacité de travail tout au long de la carrière d'un individu et rendre le marché du travail plus inclusif au niveau européen afin de permettre aux personne souffrant de problèmes de santé mentale d’avoir un accès durable à l’emploi.

Start-Stay-Return to work

La reconnaissance de l'incapacité de travail, l'octroi de prestations et l'aide au maintien ou au retour au travail revêtent une grande importance pour les personnes souffrant d'un problème de santé mentale. Jusqu'à présent, les actions en matière de prévention des problèmes de santé mentale au travail se sont principalement concentrées sur l'identification et l'évaluation des facteurs de risque psychosociaux auxquels sont confrontés les travailleurs. Des actions concrètes sont plus que jamais nécessaires lorsque ces risques ont un impact néfaste sur la santé mentale des travailleurs et sur leur fonctionnement au travail.

En effet, comme le mentionne le ministre des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke :
« Les personnes qui sont - ou ont été - malades pendant une longue période éprouvent d'énormes difficultés à reprendre le travail. Travailler est tellement important pour se sentir bien, pour se sentir utile aussi. Il ne s'agit pas seulement de gagner de l'argent. Cela s'applique certainement à la santé mentale :pour les personnes qui ont abandonné leur travail en raison de problèmes de santé mentale, la recherche de nouvelles opportunités dans la société peut s'avérer cruciale pour leur rétablissement. Apporter l'aide adéquate, guider les gens et les orienter réellement et activement vers le travail n'est donc pas seulement une question de solidarité, mais aussi et surtout de santé. »

« L’épuisement professionnel et la dépression sont la deuxième cause d’invalidité la plus fréquente chez les indépendants, et elle connaît une hausse depuis un certain temps à cause de crises telles que le conflit ukrainien et le covid qui ont fortement impacté les entrepreneurs. Il est important de les sensibiliser pour une meilleure gestion de leur santé mentale tout en répondant aux caractéristiques typiques de l’entreprenariat.  En Belgique, nous avons développé des initiatives offrant des services de promotion du bien-être mental aux indépendants, et je me réjouis que nous examinions pendant la conférence comment offrir un soutien sur mesure aux travailleurs indépendants afin d'éviter les situations à risque ou de remédier à une situation négative. », ajoute le ministre des indépendants, David Clarinval.

Un marché du travail inclusif pour les personnes souffrant de troubles mentaux

De nombreuses personnes confrontées à un problème de santé mentale souhaitent travailler mais ont des difficultés à rester au travail ou trouver un emploi. Et ce, que le trouble soit causé ou non par le travail. Les personnes souffrant d'un problème de santé mentale sont généralement deux fois plus susceptibles d'être au chômage que les personnes ne souffrant pas d'un tel trouble. Elles sont plus souvent au chômage que les autres travailleurs (32 % contre 19 %) et, si elles ont un emploi, elles sont plus susceptibles de connaître des périodes d'absence plus longues (6 jours d'absence contre 4,8 jours).  

Pendant cette première session de réflexion (Start to work), des experts et chercheurs en santé et sécurité au travail ont réfléchis aux actions et initiatives à entreprendre afin de rendre le marché du travail plus inclusif pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale.

Une prévention secondaire dans une perspective européenne

La prévention secondaire se concentre principalement sur la détection et le traitement précoces. Afin d'éviter l'aggravation des symptômes qui peuvent potentiellement conduire à des conditions plus graves, la détection précoce, l'orientation et la prise en charge de ces travailleurs sont d'une importance capitale. Cependant, pour agir en conséquence et maximiser leurs effets, ils doivent prendre en compte les facteurs organisationnels et individuels qui peuvent avoir conduit au développement de problèmes de santé mentale.

Basé sur les expériences belge, finlandaise et française, la deuxième session (Stay at work) a abordé la question de l’identification et de la gestion précoce des problèmes de santé mentale au travail. En effet, il a été question d’identifier des facteurs clés efficaces et efficients. De plus, les participants ont également abordé les liens possibles entre les différents niveaux de prévention en vue d’une prévention intégrée, renforcée et durable.

Les bonnes pratiques sur les programmes de retour au travail, avec un focus sur le programme IPS (Individual Placement and Support) dans une perspective européenne

La prévention tertiaire, quant à elle, vise à réduire les effets et/ou la gravité d'un problème de santé mentale une fois qu'il s'est installé chez un individu. Les formes de prévention tertiaire sont généralement des efforts de réadaptation. Pour ce faire, il est nécessaire d'intégrer une approche globale de la prévention de l'incapacité de travail ainsi qu'une approche sur mesure tenant compte des différents besoins de la personne.

L'un des programmes de retour au travail avec assistance est la méthodologie IPS (Individual Placement and Support). L'IPS est un modèle de "placement puis de formation" fondé sur des données probantes et caractérisé par le soutien intensif d'un accompagnateur professionnel (job coach) afin de parvenir à un emploi durable et inclusif. La méthodologie IPS a prouvé son efficacité à l'étranger dans la réintégration de personnes souffrant de problèmes de santé mentale modérés à sévères.

La dernière session de réflexion (Return to work) a donc abordé la question de la prévention tertiaire dans le domaine de la santé mentale et du travail. Après un aperçu général des initiatives existantes, une table ronde autour du programme IPS a été organisée, tout cela dans le but d’initier un changement au niveau de l’UE.

Vers une Europe plus saine et plus inclusive

Grâce à cette conférence, la Belgique, en tant que présidente du Conseil de l'Union européenne,  espère pouvoir créer un avenir où la santé mentale n’est pas simplement une considération mais une pierre angulaire d’une société européenne prospère et inclusive.

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